mardi 7 décembre 2010

Voter, c'est un acte citoyen : concours de la tasse moche

Depuis quelques jours, les bibliothécaires se livrent un combat sans pitié dans un concours, à priori anodin, lancé par Bibliopathe. Oui mais voilà, il se trouve que chez les bibliothécaires, l'esprit de compétition est décuplé lorsque l'on met en jeu un outil de travail aussi important pour sa survie qu'une tasse pouvant contenir thé, café, tequila et autres drogues (vous n'imaginez pas comme c'est dur le service public).

Alors bon, moi, j'adore gagner, et je sais bien que je deviens assez sournoise dès qu'il s'agit de se mesurer à qui que ce soit pour quoi que ce soit (heureusement pour la pudeur, la nature ne m'a pas faîte homme). Mais je n'imaginais pas une telle mobilisation de la part des collègues.
Il a donc été question de macarons en échange de votes, de faire voter les enfants en masse, de pression sur les collègues, de pourrir les murs facebook des concurrents... Moi perso je m'amuse beaucoup !

Bon au début ma conscience m'a fait hésiter à écrire une note pour gagner des voix, mais finalement, je ne serais pas la première, je suis donc l'exemple de la Desperate librarian housewife, dont la tasse a d'ailleurs suscité nombre de commentaires tendancieux (on ne sait comment, certains sont arrivés à la conclusion qu'il fallait organiser prochainement un concours de sex-toy...).

Donc, si vous voulez avoir un aperçu de ce que ça donne quand une profession sombre dans la corruption, allez voter ici pour la tasse la plus moche, vous participerez par la même occasion à un tirage au sort pour gagner cette joulie tasse made in Bibliopathe :


Et, bien sûr, si vous votez pour la mienne, à savoir la numéro 7, je vous enverrai plein d'amour par la poste, c'est promis !

dimanche 5 décembre 2010

Gang-des-postiteurs vs Chignons-à-lunettes

Attention, ceci est un recrutement sauvage.

Le mouvement a été lancé par une bibliothécaire, j'ai nommé @Repeatagain. Celle-ci a partagé sur Twitter une idée mise en place à la bib de Toulouse : la table Do It Yourself. Le principe est simple : réserver une table de présentation de documents pour nos lecteurs adorés, rien que pour eux, et les laisser se dépatouiller tout seuls ! Oui oui vous avez bien compris, le principe est de faire travailler les lecteurs ! C'est pas juste grandiose comme idée ça ?



Une petite photo pour une meilleure compréhension >>



Les lecteurs ont donc droit à leur espace à eux dans la bibliothèque. Il ne manquait plus que la possibilité de s'exprimer, problème réglé grâce au meilleur ami de tout bibliothécaire qui se respecte : le post-it. Parce que vous ne le savez peut-être pas, mais le post-it est probablement l'outil le plus utilisé en bibliothèque, que ce soit sur les livres, les écrans d'ordinateurs ou les collègues.



Résultat, la table Do It Yourself de Toulouse est un succès ! Après avoir amorcé le mouvement en mettant eux-mêmes quelques coups de coeur sur la table, les lecteurs se sont approprié cet espace et ne se gênent pas pour écrire des tartines, et dans toutes les langues !




















Cette idée m'a emballée, résultat j'ai voulu avoir ma table DIY moi aussi. Voilà le résultat :


(Oui c'est rose, et oui y a des coeurs, mais passons).
Chez nous, le démarrage est un peu lent, les livres que l'on présente partent vite, mais ils sont peu nombreux pour l'instant à oser se lancer. Les premiers lecteurs à l'avoir fait ont cependant été ravis de l'initiative et ont adopté les post-it !

Pour résumer, on a donc une action facile et rapide à mettre en place, qui ne coûte pas un radis et, cerise sur la cacahuète, qui fait travailler les lecteurs.

Une objection ? Ah oui, et les chignons-à-lunettes, qu'est-ce qu'il viennent faire là-dedans ? Et bien il semble qu'il y ait une certaine résistance au changement chez certains collègues, que nous nommerons donc les chignons-à-lunettes afin de respecter les stéréotypes en vigueur dans la profession.

La guerre est donc officiellement lancée, le gang-des-postiteurs se lance dans une croisade visant à conquérir les terres vierges de tout post-it, et toute nouvelle recrue est la bienvenue.

-thécaires de tous horizons, quelque soit votre bib, votre section ou votre étage, disséminez les tables DIY et, comme dirait @repeatagain, diffusez sans vergogne le "postitivisme" !

dimanche 28 novembre 2010

Pour l'hiver, les bibliothèques vous recommandent le pilon-pilon

Les bibliothécaires apprécieront ce mot d'esprit dans toute sa subtilité.

Pour les non-initiés (ceux qui n'ont pas ri), le pilon (synonyme de désherbage, on sait être poétiques parfois en bibliothèque), c'est :
- version pro : un acte indispensable, consistant à supprimer du fonds les ouvrages obsolètes (type "Windows 95 en 10 leçons") ou qui ont un taux d'emprunt relativement bas (le roman qui est sorti 2 fois en 10 ans ou qui n'a tellement pas bougé depuis 5 ans, qu'il commence à faire corps avec l'étagère). Cet acte bibliothéconomique DE BASE (hum) permet de garder un fonds adapté au public et à l'actualité. Et de dégager les étagères pour les nouveautés qui arrivent (une bib étant rarement extensible).
- version j'ai-envie-d'me-faire-du-public : un autodafé (organisé de façon tout à fait arbitraire).

Le pilon déclenche en général deux types de réactions épidermiques dans la profession, les premiers tentant de sauver chaque occupant de son établissement menacé par la folie meurtrière des seconds, eux-mêmes tentant de décimer les collections en loucedé (merci à @repeatagain de m'avoir rappelé cette expression trop peu usitée).

Mais depuis quelques temps, les collègues s'impliquent pour réconcilier conservation et désherbage, en y ajoutant une petite touche de créativité. Et si l'objet livre s'intégrait complètement dans la bibliothèque ?




A la bibliothèque de l'université de Delft, la banque de prêt donne juste envie de pilonner nos plus beaux livres (quoi ?).
Plus d'images sur Design fetish (et ça vaut le détour).




Alors forcément, on se dit "Oui nan mais, la réincarnation de Melvil Dewey viendra me demander une formation d'indexation avant que l'on soit autorisés à exposer nos cadavres de livres en élément de mobilier". Mais il y en a, en bib municipale, qui ont osé. Et le résultat est plutôt funky (ouioui) :



Enfin, un projet qui permet d'utiliser les livres qui dorment dans un coin, tout en s'évitant le traumatisme bien de saison de devoir se farcir le sapin, les boules, le doré, les lampes qui clignotent, les guirlandes à moitié dépiautées, les vœux de bonnes fêtes enjoués... Bon en fait ça vous évite juste le sapin, mais ça peut vous déculpabiliser de pas faire le reste :






















Avec un making of sur le Flickr de la LMU library, et si vous vous demandez ce que c'est, fichtre, que ces 300 bouquins qui ont été utilisés (allez traiter un bibliothécaire de feignasse après ça), c'est ici.


Sur ce, je m'en vais entraîner mes zygomatiques à souhaiter de bonnes fêtes de fin d'année de 58 façons différentes et à une cadence effrénée, ce qui devrait commencer selon mes estimations mardi prochain.
Habitués du service public, sincère compassion.

mercredi 10 novembre 2010

Avis de disparition au pays des casse-bonbons

Le monde des bibliothèques, c’est un peu comme Dallas, un vrai monde impitoyable, d'ailleurs on devrait en faire une chanson. Ce petit monde est peuplé de différentes tribus qu’il convient d’analyser anthropologiquement parlant, afin de mieux les appréhender (et donc les dominer). Petite liste non-exhaustive (je passe sur les tribus des étudiants studieux et autres lecteurs raisonnables, étant d’ors et déjà sous notre domination, aucun intérêt de s’attarder) :

  • les mini-lardons : âge : entre 0 et 5 ans, exemple de spécimen : "je rentre dans la bibliothèque sans qu'on me voie parce que mes bouclettes ne dépassent pas la banque de prêt, et ressort discrètement avec « L e préservatif : 100 questions/réponses » que je donne fièrement à ma maman mortifiée obligée de le ramener à la bibliothécaire au sourire sadique"
  • les grabataires : âge : de 80 ans à indéterminé pour certains, spécificité : suivis immédiatement d'une délicate odeur mêlant de façon sophistiquée eau de Cologne et naphtaline, ils aiment particulièrement vous en faire profiter en venant vous parler à moins de 10 cm de votre figure, sous prétexte qu'ils entendent pas bien (et vous avez beau leur dire qu'ils entrent dans votre espace de danse, ils n'en ont visiblement rien à paner)

  • les mamans bobos : spécificité : capacité infinie à s'extasier de leur progéniture, exemple de spécimen : "j'exhibe mon mini-lardon et je suis trop fière qu'à 3 ans il ait choisit de dévaster le bac de « Sciences et vie », c'est un signe !" Alors que maman, elle, est toute fière d'avoir dévasté le bac du « Elle »

  • les papas bobos : caractéristiques physiques : lunettes à la mode, barbe de 2 jours, jean bien ajusté, spécificité : fait généralement semblant de lire Le Monde, adore faire des blagues débiles aux bibliothécaires qui rient comme des pintades... bon disons que c'est pas la tribu la plus difficile à supporter

  • les ados : spécificites langagières : n'ayant pas encore intégré les règles du langage, ils essaient donc d'émettre des sons pour se faire comprendre : « euh... z'auriez pas M'pssant... le R'la... le Rola... ah ouais le Horla c'est ça, le Horla eeeet les z'autres trucs là... les contes fantasiques... oué fantastiques ». D'ailleurs c'est fou comme le correcteur d'orthographe s'affole dès qu'on essaie de retranscrire leur langage

  • les casse-bonbons, connues aussi sous le nom de "connasses du samedi" (mais certaines font du 7/7, ça dépend de leur disponibilité,) : pour une définition, allez-voir l'étude menée il y a un certain temps par une certaine bibliothécaire acariâtre


Je voudrais m'attarder sur cette dernière tribu, pour laquelle je m'inquiète sérieusement depuis quelques temps. Lorsqu'une nouvelle stagiaire m'a fait remarquer que le public de la bibliothèque avait l'air sympa, ça a fait tilt : effectivement, ça fait belle turlupette que je n'ai pas eu droit à un petit scandale en bonne et due forme, à une humiliation publique quant à l'incompétence des bibliothécaires à passer correctement un livre en retour, à une indignation outragée après avoir appris que le livre qu'ils avaient emprunté il y a 15 ans a été pilonné (dans ces cas-là je dis qu'on les a brûlé, ça rajoute au tragique).


Et voilà que je me mets à penser aux membres actifs de cette tribu avec une nostalgie empreinte d’un certain désarroi affectif : comment je vais m'entraîner à l'auto-maîtrise nerveuse moi maintenant ??

(le premier qui répond « il reste les collègues », il sort)

samedi 23 octobre 2010

De la réintroduction de la Martine dans son milieu naturel



Alors là, loin de moi l'idée de relancer un vieux débat qui touche à l'éthique professionnelle et titille la fibre déontologique de tout bibliothécaire qui se respecte.

Mais j'ai eu l'occasion d'assister récemment à un débat non prévu et fort virulent (pour les non-initiés, Martine fait souvent cet effet-là sur les membres de notre corporation, et probablement que sur eux d'ailleurs), qui m'a donné matière à réflexion là où j'avais finalement pas franchement réfléchi (eeh oui les bibliothécaires ne réfléchissent pas toujours, c'est dur à encaisser je sais).

D'un côté, nous avons donc un refus total de certains de proposer ces albums au public des bibliothèques, l'argument principal étant l'aspect rétrograde et sexiste des aventures (fort passionnantes) de notre amie Martine. Bon, quand on voit que le premier album est sorti en 1954, forcément on comprend mieux le côté dépassé. Et on se dit que c'était bien gentillet au vu de l'image de la femme véhiculée à l'époque, notamment dans les publicités :










> Mesdames, donnez votre liste de Noël à votre papa mari et couinez un peu, vous aurez votre grille-pain.
Messieurs, allez lui acheter son grille-pain avant qu'elle ne se mette à chialer.





De l'autre côté, on a le devoir du bibliothécaire de ne "pratiquer aucune censure, d'assurer les conditions de la liberté intellectuelle par la liberté de lecture sans laisser ses propres opinions interférer, de promouvoir auprès de l'usager une conception de la bibliothèque tolérante" et, si vous avez de la chance, une maminette adorable qui gonfle et se transforme en une version ridée de Hulk quand vous lui annoncez que non, elle ne pourra pas revivre ses lectures de jeunesse avec sa petite-fille, Martine n'est pas à la bibliothèque, elle est partie en montgolfière avec l'âne Cadichon. Des arguments difficiles à contester, donc.

Concrètement, je pense que d'autres ouvrages jeunesse (plus récents et que l'on trouve facilement en bib) sont bien pires vis à vis de l'image de la femme. Pour moi le plus grand crime de cette gamine, c'est de vivre des "aventures" profondément barbantes et d'être dessinée dans un style franchement inintéressant à mon goût, mais si on prend ces critères, il y aurait longtemps que j'aurais viré la moitié des collections (que les romans du terroir ne se sentent pas visés). A sa décharge, on peut lui accorder un charme désuet pour ceux qui l'ont lu plus jeunes et un certain témoignage d'une époque.

En revanche, rien n'empêche qu'après avoir fait connaissance avec Martine, on lui présente Marie, qui elle sait bien interroger et ouvrir un oeil critique sur les relations homme/femme (travail de médiation mon ami).

Au final, je ne me vois pas refuser la réintroduction de ce spécimen à la bibliothèque à un lecteur sous prétexte que ce n'est pas de la "bonne" lecture (l'excuse des restrictions budgétaires peut en revanche être un prétexte plus acceptable).
Que celui qui ose affronter maminette en furie me jette le premier tome de la Dewey non abrégée.




(Toutes les illustrations de cet article sont tirées d'un exceeeellentissime article sur le sexisme dans la publicité publié sur Ad'times by D).

lundi 11 octobre 2010

There was a boy, there was a girl


"This is the story about a cat with a boy's mind and a mouse with a girl's mind."


Voilà qui résume l'essentiel de ce court-métrage (pas si court on est d'accord), du coréen Jin Sung Choi, Entering the mind through the mouth.
C'est mon gros coup de cœur "film d'animation" du moment, avec notamment des décors et des couleurs juste magnifiques. Pour les personnages, on les verrai bien sortir de l'imaginaire de Miyazaki (des animaux un peu magiques, des enfants innocents et un méchant mage), mais "noircis" à la Tim Burton, version contes macabres, tant dans les couleurs que dans l'histoire.
Le film étant quasiment sans paroles, on est concentrés sur les images et l'action, et du coup happés par les émotions, on a peur pour le garçon-chat, on est émus par le courage de la fille-souris et par l'intimité et l'attachement qu'il y a entre ces deux-là.

Quant à l'histoire, c'est la cerise sur le banana-split, car non content d'offrir des images superbes, Jin Sung Choi dévoile un conte effrayant et poétique, avec une trame assez complexe ; si complexe qu'honnêtement, j'ai failli décrocher après les 5 premières minutes qui, volontairement et de façon risquée, nous embrouillent et font penser que le réalisateur n'avait pour but que de nous démontrer ses capacités techniques (et c'est un balèze il faut l'avouer). Puis les éléments nous sont donnés au fur-et-à-mesure, nos petites cellules grises se mettent en branle, tout s'emboite et on se dit que finalement, wouah, on ne s'y attendait pas à celle-là, il nous a bien menés en bateau, d'ailleurs on en redemande (en tout cas moi, et mon avis compte double sur ce blog).




Et puis, allez savoir pourquoi, je trouve que cette chanson de Bowie colle bien à l'ambiance.







jeudi 7 octobre 2010

De la vie débridée du bibliothécaire

Le bibliothécaire est un être solitaire, casanier, enfermé dans ses bouquins (haha). Pas très funky quoi. Ajoutez à ça des horaires de travail qui ne facilitent pas la vie sociale (le samedi, les soirées et le dimanche pour certains) et vous obtenez un répulsif à toute vie de couple à peu près acceptable (définition d'"acceptable" : avoir un conjoint).

C'est en tout cas ce que l'on pourrait conclure de cette petite enquête : "Boulanger ou bibliothécaire : métier de célibataire ?" ( bon qu'il y ait plus de célibataires dans la corporation des bibliothécaires que dans celle des contrôleurs, je suis sceptique quand même).

Moi je pense au contraire que le bibliothécaire est un être débridé, qui adore mettre en avant les collections venues des "enfers" (aaah merci les collègues de la BnF), pique systématiquement le numéro "Spécial sexe" de l'été des Inrocks (personne n'est visé, enfin si mais ce serait pas joli de dénoncer, et moi j'aime quand c'est joli), pense à des cochonneries même quand elle catalogue des livres pour enfants, se fait draguer à la banque de prêt et sait que le rayon histoire est le plus tranquille pour se bécoter en paix.

Et puis quand on en arrive à avoir 1/3 de l'équipe de la bibliothèque qui s'est reproduit dans l'année (y a des records comme ça qu'il ne vaut mieux pas tenter d'expliquer), n'allez pas me dire que le célibat est notre marque de fabrique, quand même...

lundi 27 septembre 2010

De la légitimité du partage de la culture

Par définition, la culture est vouée à être partagée. C'est son but dans la vie. Si elle reste au sein d'un petit nombre d'individus, on parle de culture élitiste. De la lecture du mémoire d'une amie, j'ai nommé Petit Ravioli (le nom a été changé afin de protéger son anonymat, n'allez pas penser que j'ai des relations dans la gastronomie italienne), étudiante en IUP culture, j'en ai retenu notamment que la démocratisation culturelle passait par le passage d'une culture élitiste à une culture touchant le plus grand nombre de gens possible, et ce afin de gommer les inégalités de chacun face à son accès. Et être contre la démocratisation culturelle, c'est comme être contre la paix dans le monde ou l'allongement de la durée des soldes (totalement aberrant on est d'accord).

Quant au partage de la culture sur le net, on en est visiblement plus à la répression qu'à la recherche de solutions satisfaisantes. On a donc :

- ceux qui veulent freiner (par la répression le plus souvent) le partage de toute œuvre soumise au sacro-saint droit d'auteur. Et ils galèrent un peu admettons-le. Hadopi est encore loin d'être applicable concrètement, et le traité ACTA (dont on n'entend plus guère parler ces temps-ci, quelqu'un a-t-il pris de ses nouvelles ces derniers temps ??) soulève, c'est le moins que l'on puisse dire, de vives critiques (moi perso, ça me titille un peu le cervelet qu'on en arrive à ce genre de projet). Pour l'anecdote, Guillaume Champeau reportait dans Numerama il y a quelques jours que la MPAA (Motion Picture Association of America) avait demandé si un site comme Wikileaks (site d'information) pouvait être bloqué par le biais de ce traité (Wikileaks ayant révélé des documents secrets sur le traité ACTA en 2008, je trouve la demande fort subtile).

- puis on a bien évidemment ceux qui tentent de contrer les premiers (qui eux-mêmes tentent de contrer les seconds, que de temps perdu, vous feriez mieux d'en profiter pour aller faire des bisous à votre bibliothécaire préféré(e) en lui avouant tout votre amour, le monde ne serait que meilleur avec des bibliothécaires comblés croyez-moi). L'interdiction générant souvent une imagination débordante quand il est question de la détourner, après le p2p, les torrents et le streaming, un nouveau logiciel a été dévoilé il y a quelques jours comme étant le nouveau Napster, celui qui donnerait des nausées de femme enceinte (les pires selon quelques témoignages anonymes) aux défenseurs fervents du droit d'auteur, à savoir Mulve. Bon, entre-temps il semblerait que ce ne soit pas l'eldorado espéré, et des réticences quant à son efficacité ont été soulevées par Philippe Astor sur ElectronLibre, mais je ne doute pas que de nouvelles techniques de piratage fleuriront au rythme des interdictions.

Mais, outre le débat sur les droits d'auteur, c'est celui de la légitimité du partage de la culture que l'on retrouve derrière tout ça. Et sur ce point, je vous renvoie à un très bon article de Philippe Aigrain, qui, pour l'avenir, parie qu'"on se demandera un jour comment il fut possible à certains de prétendre priver tout un chacun de la capacité à distribuer la culture". Le tout est de savoir quand...

Et pour se mettre à jour sur l'histoire de la propriété intellectuelle sans se prendre la tête (sisi c'est possible), je vous encourage fortement à aller lire A l'abordage, d'Anders Bengston, une bande dessinée qui en plus de refaire un petit historique, pose la question de l'évolution de la propriété intellectuelle à l'heure du cyberespace. Mise en ligne sous Creative Commons,vous pouvez donc la lire gratuitement et la partager librement, à trois conditions : citer le nom de l'auteur, ne pas s'en servir à des fins commerciales et, si vous la modifiez, vous ne pouvez la distribuer qu'à ces mêmes conditions. Et ça, c'est plutôt cool.


jeudi 16 septembre 2010

Du potentiel poétique du geek

Oui, le geek peut être un poète, et quand il l'est, le monde des petits poneys fricote avec l'envolée lyrique :



Pour les curieux, il s'agit d'une imprimante présentée à l'IFA de Berlin 2010.

De la nécessité de se secouer le troufion

Comme disait ma grand-mère, "Si une envie pas trop débile te passe par la tête, remue-toi le derrière et suis-là" (ça c'était pour les filles, aux garçons elle disait la même chose, troquant le mot "envie" par "greluche").
Alors voilà, l'envie du jour, c'est ce blog. Bon ne nous voilons pas la face, il y aura probablement du débile là-dedans...
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